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L'article se propose de questionner d'un point de vue sociologique, la sociologie du sport mais aussi la sociologie dans son ensemble sur le sport. Les questions centrales sont les suivantes : quelle est la visibilité de cette spécialité dans l'univers sociologique ? Peut-on identifier une communauté scientifique ? Comment se structure-t.elle ? Où produit-elle ? Comment diffuse-t-elle sa connaissance ? Quelles sont les thématiques les plus porteuses ? Le corpus étudié est diversifié, il est composé des manuels de sociologie, des revues sociologiques françaises généralistes et centrales de la sociologie, des thèses soutenues dans le domaine de la sociologie du sport, des annuaires concernant les laboratoires (universités, CNRS), des différentes manifestations (colloques...), des diverses formes de production dans ce secteur (articles, ouvrages, actes de colloques). Nous montrons que le sport occupe une place mineure comme objet d'étude dans la sociologie malgré l'existence d'une sociologie du sport relativement active. C'est essentiellement à partir de la structuration de la recherche et des chercheurs dans ce domaine et du fonctionnement communautaire de certains groupes que nous expliquons cet apparent paradoxe.

La chute est devenue un objet de prévention spécifique dans les politiques de santé dans les années 1990, à la lumière, notamment, de l'accroissement des connaissances biomédicales sur le sujet. Nous montrons que la chute a, parallèlement à sa constitution comme objet de prévention, fait l'objet d'un processus de médicalisation. Celui-ci est visible aussi dans les processus de création, de prescription et de contrôle des programmes d'activités physiques conçus pour limiter les risques encourus par les personnes âgées. Ce processus a été accompagné d'une tendance à la rationalisation économique, aux effets à certains égards délétères sur l'efficacité de la prévention. On peut enfin mettre en lumière, conjointement à cette médicalisation, une volonté de capacitation des personnes âgées dans la gestion de leur équilibre, pour prévenir les chutes et retarder la perte d'autonomie. Cette volonté se traduit par une incitation à l'autonomie, qui fait peser sur les personnes la responsabilité de leur état de santé, et tend à occulter les différences interindividuelles et sociales. L'article s'appuie sur l'analyse de deux corpus de textes : le premier rassemble divers plans et rapports produits par des institutions nationales et internationales portant sur la prévention du vieillissement ; le second est constitué de références scientifiques. L'analyse de corpus est complétée par des entretiens menés avec des acteurs institutionnels impliqués dans les institutions participant à la prévention des chutes.

Since the 1960s, there has been a change in the portrayal of older people. This change has resulted in the promotion of an active way of life that led, at the turn of the twenty-first century, to the development by international bodies of standard guidelines relating to active or healthy ageing. This article examines the place of guidelines on physical activity in the perception of ageing reflected in French public policies developed in accordance with international directives. After explaining how healthy and active ageing are defined in different international and national plans and official guidelines, the growing importance of physical activity is highlighted. From a very general invitation to remain active, precise instructions for physical activities were established addressing the detrimental effects of ageing. Finally, this study points out how the increasing focus on physical activity has contributed to the creation of a frame of reference in public policy that emphasizes the responsibility of each individual for their own health.

En s'appuyant sur un corpus hétérogène composé de textes scientifiques et de divers rapports et textes de cadrage des politiques nationales et internationales, cet article retrace dans un premier temps les conditions d'émergence de la notion de bien-être dans les politiques de prévention du vieillissement dans la seconde moitié du xx e siècle. Le bien-être personnel y devient un objectif, et la capacité à rester actif est présentée comme la condition de ce bien-être. Pourtant, sous couvert d'une volonté de « capacitation », particulièrement saillante dans les politiques de prévention, se dessine un modèle quelque peu culpabilisateur puisqu'il repose sur une injonction forte qui impose aux individus âgés de rester actifs. Dans un second temps, nous mettons au jour certaines tensions émergeant dans cette conception du « vieillissement actif ». Tout d'abord, sommés de rester actifs, les personnes âgées ont la charge de contribuer au bien-être économique de la collectivité. Ensuite, cette injonction tend à imposer une norme du bien-être identique pour tous. Enfin, la volonté de mesure et d'objectivation du bien-être, que ce soit au niveau politique ou scientifique, tend à occulter la subjectivité des individus. Aussi sous couvert d'amélioration de la prise en compte de l'individu vieillissant dans sa totalité et d'amélioration globale de sa santé, la notion de bien-être impose des normes et des pratiques et contribue à occulter les différences individuelles et sociales.

L'objectif principal de ce travail est de mettre au jour la structuration et le fonctionnement particuliers de la sociologie du sport et de ses acteurs en France. Nous montrons que le champ de la sociologie du sport représente un univers discursif diversifié et pluriel d'une part, tensionnel d'autre part. Plus précisément, nous nous proposons d'identifier la « communauté » des sociologues du sport en France : sa structuration institutionnelle, les trajectoires de ses acteurs, en même temps que les grands clivages cognitifs qui la marquent, instaurant des positions hiérarchiques caractéristiques d'un champ. L'espace de la sociologie du sport en France ne donne pas l'image d'une communauté scientifique unifiée. Clivé institutionnellement en deux groupes distincts du point de vue des structures de travail comme de celles de la formation, il l'est aussi si l'on considère les thèmes d'étude privilégiés et les théories. Son institutionnalisation bipartite rend cette spécialité singulière en la faisant osciller entre le monde des sciences sociales et celui du sport.

Matériel et immatériel, le legs des Jeux fait désormais partie intégrante du cahier des charges de leurs organisateurs, selon la charte olympique. Mais pour quels résultats tangibles ? Éléments d'analyse prospective.

Cet article se propose d'examiner les façons par lesquelles les chercheurs répondent à une demande d'interdisciplinarité et d'excellence disciplinaire. L'objet de la recherche consiste à étudier symétriquement les efforts pour construire une reconnaissance interdisciplinaire, qui questionne l'inscription disciplinaire, et les façons de l'évaluer. L'article s'inscrit dans une perspective pragmatique qui prend pour objet le jugement (de la qualité disciplinaire et de l'interdisciplinarité) et ses anticipations. Pour cela nous avons mobilisé un ensemble d'entretiens, de productions scientifiques, d'observations et de rapports d'évaluation. Nous avons décrit ce processus comme une volonté de donner des prises à l'évaluateur qui interroge la codification des épreuves. La fragilité des consensus sur l'interdisciplinarité ne permet pas de construire des appuis stables. Il semble difficile de faire tenir la qualification recherchée si les épreuves que cette anticipation permet a priori d'éluder ne sont pas clairement définies.